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Le Guide – Les bonnes pratiques du palissage

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Le palissage vise à soutenir la végétation en fonction du mode de taille de la vigne, à augmenter la surface foliaire exposée, à empêcher l’entassement de la végétation et à assurer l’aération et l’exposition des raisins. Une bonne aération permettra d’optimiser l’exposition aux rayons solaires, d’augmenter l’efficacité des produits phytopharmaceutiques et de faciliter les travaux en vert ultérieurs.

Les étapes préalables de préparation du sol

La plantation détermine en grande partie la pérennité et la qualité du vignoble. Anticiper et planifier sa plantation est nécessaire pour choisir un matériel végétal adapté et raisonner l’ensemble des opérations techniques qui précède la plantation.

PLANIFIER SA PLANTATION

Pour une plantation en N+2.

ANALYSER SA PARCELLE POUR UNE OPTIMISATION DU POTENTIEL TERROIR

Au préalable de son projet de plantation, il est impératif de réaliser un analyse de sol pour adapter son porte-greffe, connaître l’état des réserves minérales du sol et leur équilibre et apprécier le niveau de matière organique en fonction du pH.

PRÉPARER SA PARCELLE

À SAVOIR AU PRÉALABLE

  • Dans le cadre d’un défrichement : afin d’éviter le pourridié, il faut éliminer un maximum de racines d’arbres.
  • Dans le cadre d’un décaissement ou de nivellements : éviter les trop gros travaux de terrassement afin deconserver au maximum l’authenticité de votre terroir.
  • Dans le cadre d’un drainage : afin d’éviter des problèmes d’asphyxie racinaire, des travaux de drainage et d’assèchement du sol sont nécessaires.

DÉVITALISER ET ARRACHER LA VIGNE

  • Dévitaliser la vigne : la dévitalisation doit se faire préférentiellement après vendanges avec un herbicide systémique sur un feuillage encore fonctionnel. Cette pratique est indispensable pour les vignes atteintes de court-noué et permet de détruire les racines en privant ainsi les nématodes de nourriture.
  • Arracher la vigne : la meilleure période pour arracher la vigne de sa parcelle se situe au printemps sur un sol ressuyé, suivant la dévitalisation. L’arrachage des souches par un labour de défoncement permet d’extraire mécaniquement un grand nombre de racines, de décompacter le sol et d’enfouir éventuellement la fumure de fond.
  • Désherber : cette opération, souhaitable dans tous les cas, est indispensable en cas de dégénérescence infectieuse (rabougrissement et dépérissement des souches, millerandage, éventuellement panachure du feuillage et raccourcissement des entrenœuds). Traitez préférentiellement vos sols d’avril à juin, puis de septembre à octobre.
  • Désinfecter la désinfection des sols n’est plus autorisée compte tenu du manque d’efficacité de la technique et des impacts sur l’environnement, sauf dérogation particulière.

PRÉPARER SON SOL

L’ameublissement du sol en surface avant le piquetage peut être réalisé avec une rotobêche ou une herse plate. Sur sol sablonneux, les outils rotatifs sont déconseillés car ils risquent de créer une semelle de labour.Une mauvaise préparation du sol handicape la vigne : mortalité des plants, apparition de pieds noirs, asphyxie chronique.
Tous les travaux mécaniques doivent être effectués sur des sols correctement ressuyés. Si le sol est humide en profondeur mais ressuyé, il sera sensible au compactage. Les travaux en sol humide augmentent le risque de dépérissement des plants.

APPLIQUER UNE FUMURE DE FOND ORGANIQUE ET MINÉRALE

C’est l’étape indispensable avant toute plantation, elle se détermine avec les analyses de sol préalablement effectuées. La fumure de fond :

  • évite les pertes de récolte ou de souches,
  • favorise un développement optimal des plants,
  • améliore les propriétés physico-chimiques et biologiques du sol,
  • mobilise en profondeur l’ensemble des éléments nutritifs nécessaires à la vigne.

Elle doit être positionnée avant le labour de défoncement qui permet de localiser les éléments minéraux peu mobiles comme l’acide phosphorique, la potasse et la magnésie.Le calcul d’une fertilisation adaptée au vignoble passe impérativement par une bonne connaissance du sol et du sous-sol ainsi que du comportement de la vigne en place avant arrachage. Par exemple, en cas de carence magnésienne, la fumure de fond va permettre de corriger le rapport K/Mg.
Pensez à faire faire une analyse physico-chimique de vos sols.


Raisonner son type de palissage selon ses objectifs de production

Le palissage permet de :

  • maintenir la charpente et les rameaux fructifères dans une certaine position définie par le système de taille : c’est le palissage de soutien,
  • disposer le feuillage de l’année : c’est le palissage des rameaux.

Avant de déterminer les éléments du palissage à utiliser, il est primordial de raisonner le schéma global de palissage : espacement entre les pieds, écartement entre les rangs, hauteur de feuillage et épaisseur de végétation. Outre la nature des porte-greffes et de la vigne choisie, plusieurs facteurs permettent de construire ce schéma :

  • la densité de plantation qui implique la vigueur des souches,
  • le rapport de la Surface Externe de Couvert Végétal (SECV) sur la quantité de production qui détermine le rendement et la qualité de production.

OPTIMISER SA DENSITÉ DE PLANTATION

La densité de plantation joue un rôle important sur la vigueur des souches et la qualité du raisin.

Une fois la densité choisie, il faut déterminer l’écartement inter-rangs et l’espacement inter-pieds.
Dans tous les cas, il faut privilégier un écartement minimum entre les rangs plutôt qu’une augmentation du nombre de ceps sur le rang.

Par exemple, pour une même densité de 5000 pieds/ha, privilégiez un écartement inter-rangs de 2 m par 1 m plutôt qu’un écartement inter-pieds de 2,50 m par 0,80 m.

GARANTIR UNE PRODUCTION OPTIMALE

C’est l’équilibre entre la végétation d’un cep et sa production qui va déterminer la qualité d’une vendange.

On utilise le rapport de la SECV sur le nombre de kilogrammes de raisins produits afin d’évaluer cet équilibre (rapport K).

Le rapport optimal K n’a pas de valeur définie car il est très dépendant des parcelles, des millésimes et des cépages et se détermine spécifiquement. Quelques valeurs repères peuvent être évoquées pour aider à optimiser son mode de conduite :

  • un rapport inférieur à 1 m2/kg est à proscrire pour atteindre une maturité suffisante.
  • un rapport compris entre 1,2 et 1,5 m2/kg est raisonnable en Aquitaine. Les vins issus de rapports proches de 1,5 sont plus structurés et colorés.
  • un rapport compris entre 1,5 et 2 m2/kg est recommandé en sols profonds.

Le palissage et le mode de conduite doivent permettre de favoriser l’obtention d’une haute valeur de SECV. Les meilleurs leviers pour optimiser le rapport K sont :

  • l’écartement entre les rangs (E) : plus cet écartement est faible plus le rapport est élevé.
  • la hauteur de feuillage (H) : plus elle est haute, plus le rapport SECV est important. Attention cependant, car lahauteur de feuillage dépend des limites physiologiques de la plante.
  • la maîtrise du rendement : c’est le meilleur moyen d’optimiser l’indice sur vigne en place mais également le plus coûteux.

RESPECTER LES CAHIERS DES CHARGES DE SON AOC

Les cahiers des charges de chaque AOC fixent les règles en matière de palissage. Ces règles se présentent sous la forme d’exigences quant au nombre de fils releveurs et à la hauteur de feuillage palissé.Par exemple pour les « Graves » et « Graves supérieurs », la hauteur de palissage doit correspondre au moins à 0,6 fois l’écartement entre les rangs (H = 0,6 x E)Le palissage le plus rencontré dans le Bordelais est de type monoplan vertical à deux (ou trois) fils fixes et deux fils releveurs. La surface foliaire est le moyen de compenser les faibles densités de plantation afin d’améliorer la qualité du raisin.

Mettre en place son palissage pour optimiser son installation

La mise en place du palissage se fait en plusieurs temps. Les schémas ci-dessous détaillent plusieurs éléments du palissage dont l’installation est déterminante.

Budgétiser son installation pour anticiper son besoin

Étude économique comparative de la plantation et du palissage de vignes hautes (VH) et de vignes type 5 000 pieds.

Les prix qui figurent dans le tableau ci-dessous sont indicatifs.

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