Le couvert en vigne consiste à mettre en place sur la parcelle un couvert herbacé, tout en contrôlant son développement afin d’augmenter la fertilité de son sol. Il est constitué d’espèces semées ou spontanées installées pour 5 à 8 mois ou pour 5 ans. Il faut donc distinguer un engrais vert, qui est un enherbement systématiquement détruit en moins d’un an, d’un couvert permanent.
Sommaire
TogglePourquoi mettre en place des couverts végétaux en vigne ?
Rôles positifs des couverts végétaux sur vos parcelles
Contrôler les adventices et prévenir du risque de maladie
L’enherbement en vigne est une solution efficace pour limiter :
- les passages liés au désherbage,
- la vigueur de la vigne (botrytis),
- l’effet splash par rapport aux spores du mildiou.
Il permet également d’avoir une meilleure circulation de l’eau dans le sol limitant les effets de stagnation et le développement prématuré des œufs d’hiver du mildiou.
AMÉLIORER LA STRUCTURE DU SOL
Le couvert végétal spontané ou semé limite l’érosion grâce à trois effets complémentaires :
- une biomasse aérienne qui absorbe une partie des gouttes de pluie protégeant ainsi les mottes de terre et le ruissellement,
- des racines qui retiennent les particules de terre,
- une amélioration de la structure du sol entraînant une meilleure infiltration de l’eau.
GÉRER LA FERTILISATION
L’enherbement sur vigne dont les légumineuses permet de fixer l’azote atmosphérique par symbiose et peut contribuer à des relargages d’azote pour la plante.
La transformation de la biomasse en humus se fait d’autant plus facilement que l’activité du sol est augmentée.
Les mélanges avec légumineuses restituent plus de 50 % des éléments piégés (contre 20 à 30 % pour les mélanges de graminées). De plus, un enherbement adapté permet d’influencer la qualité des baies de raisin :
- le degré alcoolique et les teneurs en composés phénoliques aromatiques sont augmentés et l’acidité est diminuée,
- les modifications organoleptiques du vin sont décuplées,
- l’équilibre vigueur/rendement est optimisé.
Points à surveiller dans la mise en place d’un couvert
Un couvert permanent peut entraîner une diminution de la vigueur et du rendement en instaurant une notion de concurrence entre le couvert et les besoins de la vigne.
Le couvert herbacé constitue une couche isolante qui limite les transferts de chaleur du sol vers la vigne, ce qui peut engendrer un risque de gel accru.
En vinification, l’azote assimilable dans les moûts est souvent plus faible, exception faite des semis de légumineuses.
Bien raisonner la mise en place des couverts
Quelles sont les questions à se poser ?
- Quelle est la topographie de la parcelle ? Pente, fond de vallée…
- Quel est le niveau de vigueur de la vigne pour adapter le couvert ?
- Quel est le type de sol ? Réserves en eau, éléments minéraux, carences… Demandez une analyse de sol préalable à l’implantation !
- Quels sont mes objectifs de production ? Rendement souhaité, qualité du vin finale ?
Ces questions doivent permettre de choisir le type de couvert, enherbement permanent ou engrais vert en ciblant des îlots homogènes.
Réussir le semis
Semer tôt
Sur vigne en place, la possibilité de semer entre début septembre et mi-octobre est à prendre en compte dans le choix des espèces. Les températures encore clémentes et les pluies de fin d’été et d’automne permettent au couvert d’être rapidement en place.
Préparer le sol
Le sol doit être suffisamment émietté pour permettre une bonne levée. Sur vigne en place, un passage de herse rotative ou un à deux passages de vibroculteur peuvent suffire.
Soigner son semis
Le semis proprement dit se fait :
- soit à la volée avec un épandeur d’engrais (Attention : sur vigne en place il y a un risque d’envahissement sous le rang),
- soit à l’aide d’un semoir spécialisé type Delimbe ou semoir céréales ou interligne.
Le roulage est conseillé dans tous les cas.
Les recommandations de l’expert
Préférez les semis précoces (avant fin septembre) pour favoriser une meilleure implantation du couvert et pour obtenir les meilleurs rendements en restitution.
Surveillez et protégez dès la levée votre couvert contre les limaces !
Bien choisir ses espèces
Il existe trois espèces principales :
- Les graminées : système racinaire fasciculé ayant un effet structurant qui permet une bonne valorisation de la couche superficielle du sol
- concurrence modérée à l’égard de la vigne,
- facilité d’implantation quel que soit le type de sol
- bonne couverture du sol.
- Les crucifères : système racinaire pivotant
- capables d’utiliser les formes insolubles de P et K dans le sol,
- facilité de semis : peu de préparation du sol.
- Les légumineuses : système racinaire à tendance pivotante
- capteur d’azote,
- concurrence hydrique par rapport à la vigne.
Dans la famille des trèfles et des vesces, une multitude de variétés existe. C’est pourquoi nos experts ont sélectionné pour vous les variétés les plus adaptées aux dates de semis.
Réussir la destruction de ses couverts en vigne
Pour bénéficier au maximum de leur intérêt agronomique, les couverts végétaux temporaires ont vocation à être détruits. Plusieurs méthodes de destruction existent en fonction de la nature du sol et des objectifs agronomiques.
- Rolofaca : en cas de destruction d’un engrais vert, permet de ralentir la minéralisation de la matière organique et limite les faims d’azote et les à-coups pour la vigne.
- Le broyage est utile si la végétation est importante et/ou si l’incorporation au sol et la décomposition doivent se faire rapidement (ex : semis hivernal avant plantation). Afin d’éviter une minéralisation rapide ou au contraire une « faim d’azote », le mulchage apparaît comme un compromis intéressant qui évitera les à-coups au niveau du sol et de la vigne.
- L’enfouissement, réalisé (directement) après broyage, dépend de l’objectif recherché avec des outils à disques ou rotatifs si le couvert n’est pas très développé. Par exemple, si l’objectif est la lutte contre l’érosion, le couvert herbacé sera laissé sur le sol en tant que mulch.
Notre gamme de compositions temporaires
Les espèces sont susceptibles de changer selon les disponibilités des semences.
Notre gamme de compositions permanentes
La pérennité d’un enherbement dépend des espèces choisies. Les préconisations sont en général de 5 ans, mais peuvent être étendues, en fonction de l’état de propreté du gazon, à 8-10 ans. Le meilleur moment est de renouveler un enherbement à la fin des vendanges, lorsque la charge de travail et les conditions météorologiques le permettent.
Notre gamme de jachères fleuries
Les jachères fleuries sont des mélanges pluriannuels de semences qui fleurissent en général de juin à novembre. Elle permettent de couvrir les sols nus pour éviter l’érosion mais sont aussi sources de biodiversité et ont un intérêt paysager.
Notre gamme d’espèces pures
Notre gamme d’espèces pures bio
Notre alimentation animale
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